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Politique des langues

Politique des langues 

 

Volet Politique des langues en vue des élections des 9-11 février 2016 aux trois conseils de l’Université Bordeaux Montaigne élaboré par le groupe TemPo et débattu, complété et amendé lors de la réunion publique du 21 janvier 2016.

 

 TemPo : Temps et Politique.

TemPo : faire advenir le temps du politique, donner du mouvement, un tempo, une allure réglée, mesurée et non frénétique, à l’Université Bordeaux Montaigne, reprendre le contrôle du temps en repolitisant la gouvernance de l’établissement.

 TemPo: un mot qui nous ressemble, pas un sigle, pas un mot devenu creux, inodore et impalpable à force d’avoir été délavé par la langue du politiquement correct, un mot vif et volontariste, un mot d’université d’Arts, Langues, Lettres, Sciences Humaines et Sociales, qui remet l’humain, sa musique, sa cadence, ses valeurs, au cÅ“ur du projet politique.

 

 

La diversité des langues enseignées à l’Université Bordeaux Montaigne est, on le sait, l’un des atouts essentiels de notre établissement : encore faut-il défendre, par une politique universitaire et valorisée cette richesse indéniable.

De quoi parle-t-on, en effet, lorsqu’on parle de « politique des langues Â» à l’université  ou plutôt de quoi devrait-on parler si l’on souhaite, comme nous,  développer une véritable politique des langues ?

 

De trois choses :

-d’une stratégie prospective, une dynamique, une vision.

-de toutes les langues : les « 23 Â» langues Â» étrangères, les langues anciennes (latin et grec), le Français Langue étrangère, la langue des signes : et il s’agit d’affirmer à la fois le plurilinguisme et l’identité de chacune des langues.

-d’une politique universitaire : c’est-à-dire également d’une politique de recherche des langues, nous ne sommes pas une école de langues, pour qu’il y ait une véritable politique universitaire des langues, il faut un projet scientifique qui sous-tende, accompagne, prolonge la formation.

 

Cela concerne donc tous les publics, toutes les composantes et Instituts, les antennes d’Agen et de Bayonne, la formation, la recherche, la vie culturelle et universitaire, les RI, la politique de site, le positionnement national et international.

 

C’est une question transversale essentielle qui a partie liée avec l’identité de notre université : UBM est l’une des universités françaises qui offrent le plus large panel de langues, elle est la seule dans le bassin et nous devons développer, valoriser, dynamiser cette richesse. Par ailleurs, l’apprentissage des langues, la confrontation avec une autre langue est aussi apprentissage de l’altérité et contribue à un autre versant de notre identité d’établissement d’Arts, Langues, Lettres, Sciences Humaines et Sociales : les valeurs d’écoute et de tolérance d’une université à taille et visage humains.

 

1. Bilan 

 

-point positif : un effort important en politique des langues a été mené en direction des CLES-CLUB avec une contractualisation entre UBM et les établissements du bassin aquitain.

 

-Mais ce point positif a aussi un envers et deux constats critiques s’imposent :

 

• Le curseur a été déplacé en faveur des langues utilitaires et au détriment des formations, qu’il s’agisse des langues à petits, moyens ou gros effectifs. Le développement des CLES/CLUB repose en outre sur un niveau dans l’ensemble très faible avec une évaluation peu convaincante (notes systématiquement supérieures à 10/20). Il faut distinguer cependant entre l’anglais, l’espagnol et les autres langues.

De fait, la politique menée a été principalement gestionnaire, dans une logique économique qui a primé sur le pédagogique ou le scientifique. Le discours officiel prévoit bien de garder la diversité, c’est-à-dire en fait l’affichage d’un nombre de langues dispensées à UBM quelles qu’en soient les modalités (cas du portugais ou du coréen), mais avec des moyens en baisse, d’où des solutions bricolées : CM/TD selon une logique financière, mutualisation à outrance, recours au numérique sans réflexion pédagogique préalable. Aucune concertation pédagogique n’a par exemple été menée pour les UE langues dans la nouvelle offre de formation.

Le discours de soutien de « toutes les langues Â» n’est ainsi pas véritablement suivi d’effet, il a fallu sans cesse lutter, quémander pour défendre les langues à petits ou moyens effectifs : on a l’impression d’une reconnaissance très insuffisante de l’intérêt et de l’enjeu des LLCE, aucune prise en considération non plus de l’enjeu patrimonial et de culture que représentent pour la culture française des formations comme le latin, le grec, l’allemand sans lesquelles est fortement menacé l’accès aux livres anciens et à la critique.

L’effort important en politique des langues s’est ainsi fait en direction des publics autres que ceux du public, et aucune réflexion n’a non plus été menée sur les enseignants et le recrutement avec une précarisation et des conditions de travail souvent inacceptables (formateurs de langue, « lecteurs Â» aux volumes horaires multipliés, heures complémentaires maximales etc.)

 

• Par ailleurs, il n’y a pas de politique de recherche des langues, si l’on excepte les réflexions – mais assez isolées, parcellarisées – sur la traduction dans plusieurs équipes et le master pro traductologie.

 

 

2. Propositions

 

Pour qu’une véritable direction soit donnée à cette politique, nous nous engageons dans trois priorités :

 

• Développer une politique de formation de langues de culture (langues, littératures et civilisations étrangères)

 

- Compte tenu de la complexité du débat, il en ressort qu'une mise à plat (fins et moyens) et une clarification de la politique des langues à l'université semblent nécessaires afin de reprendre le sujet dans son ensemble et d'en dégager des lignes de force. Il s’agit donc de faire une cartographie, un inventaire des situations, des spécificités, des dysfonctionnements (et aussi des bons fonctionnements) de tous les publics et formations concernés (spécialistes, non spécialistes, CLES/CLUB, UE Langue, étudiants étrangers, formation continue des personnels). Il s’agit enfin de réfléchir aux objectifs pédagogiques très divers selon qu’il s’agit d’une formation initiale pour spécialistes, d’une UE langue pour non spécialistes, de langues romanes ou non etc. Dans cette réflexion sur les langues étrangères, une place clairement identifiée doit être faite au Français langue étrangère.

 

-Concernant la nouvelle ODF et la pression des effectifs de la rentrée 2016 : les maquettes dans plusieurs formations (anglais au moins) ne pourront pas être respectées du fait de l’incapacité à assurer en termes de personnel les enseignements. Par ailleurs, nous sommes opposés, par principe (mission de service public et d’accueil de tous de l’université), à la sélection et au contingentement. Alors que faire ?

  • Un effort sur le recrutement (pour les campagnes d’emploi à venir), résorber le manque de postes de lecteurs et enrayer la dérive vers des formateurs en langues, contractuels aux conditions de travail très dégradées.

  • Un rééquilibrage entre CLES-CLUB et formation Initiale : recentrer l’ODF sur les formations initiales.

  • Une réflexion à mener sur certaines formations contingentées (non contraintes par un accès à un matériel professionnel par exemple) avec la possibilité d’un décontingentement pour rééquilibrer les afflux d’étudiants.

  • Un encadrement de l’apprentissage à distance ou numérique avec un accompagnement en présentiel.

  • Réexaminer la question des mineures dans la concertation : supprimer certaines mineures ? Fixer le nombre des groupes ?

  • Ne pas centraliser l’UE langue sur l’anglais et l’espagnol comme c’est le cas actuellement

 

 

-Il s’agit aussi de favoriser les expériences innovantes comme la Licence Babel, les doubles diplômes (Infocom/LLCE Anglais/Allemand ou espagnol).

 

-Pour favoriser la reconnaissance de toutes les langues, permettre, comme c’était prévu et toujours pas fait, la transformation des sections en départements au sein de l’UFR Langues.

 

-Renforcer l’achat de documentation en langue étrangère

 

• Développer les projets autour des langues et de la culture

 

-Pour développer l’enseignement des langues comme épanouissement personnel et professionnel, étudier la possibilité de proposer d’autres plages horaires ou d’autres formules (comme des stages intensifs) en alternative aux cours du soir.

-Promouvoir et soutenir le projet de festival de théâtre en langues étrangères.

 

• Développer le plurilinguisme et l’international

 

- Créer et soutenir un groupe de recherche sur «  l’esprit du plurilinguisme » pour trouver les moyens de le développer. Nous sommes nombreux à parler plusieurs langues, à apprécier grandement de côtoyer des collègues et étudiants de différentes langues et cultures, et cette richesse peut sans doute être mieux utilisée. Sans singer certaines grandes écoles, qui misent en général sur l’anglais, pourquoi ne pas envisager un campus multilingue, avec d’autres langues de travail que le français, dans certaines situations (comme c’est déjà le cas pour certains colloques, l’élaboration de magazines).

 

-Traduire le site web en plusieurs langues : en faire un projet pédagogique encadré pour plusieurs langues.


- Renforcer le partenariat entre les Relations Internationales, les formations et la recherche (mission du VP RI) : concernant la coopération, les partenariats internationaux, le fonctionnement de la Direction des Relations Internationales est peu dynamique. Nous manquons de rayonnement international. La commission des RI devrait servir à définir des priorités, des axes, en rapport avec notre ODF, notre politique de recherche, etc. et se réunir plus souvent. Les liens entre la DRI et la communauté enseignante, BIATSS et étudiante sont à resserrer : nombre des collègues et des étudiants ignorent tout de nos partenariats, des possibilités de mobilités, de coopération, etc. Un simple entrefilet dans la page d’info, ou un transfert de mail sans organisation, sélection, discours d’accompagnement, ne suffit pas.

 

-Développer et mieux accompagner les mobilités : développer la visibilité et les dispositifs en faveur des étudiants étrangers : notre public de demain à conquérir, ce sont les étrangers. Mieux accueillir les étudiants étrangers : malgré les progrès indéniables dans la gestion des étudiants Erasmus, leur intégration peut encore être améliorée. Parmi les propositions pour cette amélioration : un vademecum pour les étudiants en mobilité (ceux qui partent comme ceux qui arrivent), repenser le choix des cours, parfois peu pertinents, l’évaluation peu harmonisée, renforcer le lien avec les étudiants bordelais, l’accès à e-campus, les associer aux dispositifs d’accompagnement de la « 13ème Â» semaine pédagogique, inviter les responsables pédagogiques lors de l’accueil des étudiants Erasmus.

 

-Prévoir une meilleure intégration des mobilités enseignantes : il y a une grande réticence de la majorité d’entre nous à demander une mobilité, par manque de temps, problème des cours à rattraper, coût du séjour.

 

• Développer une politique de langues de site, nationale et internationale

 

-Pour toucher un public hors région, voire étranger, développer l’apprentissage des langues via des certifications numériques.

 

-Mettre en Å“uvre une politique des langues (LLCE/doubles diplômes) fondée sur la prospective sur le site bordelais et établir des ponts avec d’autres formations : il y a par exemple une demande en langues pour le portugais et l’arabe avec des formations bi-disciplinaires (droit-portugais etc.) à inventer juste de l’autre côté de la ligne de tramway (ex Bordeaux 4).

 

- Soutenir l’enjeu de politique régionale et internationale que constituent le basque et l’Antenne de Bayonne (axe transfrontalier).

 

-Clarifier la situation (périmètre, appellation, aires, problématiques, rattachements aux équipes et composantes) de la « francophonie Â» (on préfère Le Français dans le monde) dans l’établissement et élaborer un véritable projet scientifique pour la future « Maison des Langues et de la francophonie Â» : que le projet immobilier d’agrandissement (fort louable et dont on se félicite) du DEFLE s’appuie sur un projet scientifique et qu’une fois encore on n’inverse pas les moyens et les fins.

 

-Créer et soutenir un projet sur les mondes méditerranéens/mondes arabes : ce doit être un positionnement politique fort d’UBM dans la nécessaire prise en charge par des universitaires, dans une dimension scientifique et de formation, de l’actualité.

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