top of page

Recherche

Volet « Recherche » du projet politique en vue des élections des 9-11 février 2016 aux trois conseils de l’Université Bordeaux Montaigne élaboré par le groupe TemPo, débattu, complété et amendé lors de la réunion publique du 26 novembre 2015.

 

 

TemPo : Temps et Politique.

 TemPo : faire advenir le temps du politique, donner du mouvement, un tempo, une allure réglée, mesurée et non frénétique, à l’Université Bordeaux Montaigne, reprendre le contrôle du temps en repolitisant la gouvernance de l’établissement.

 TemPo : un mot qui nous ressemble, pas un sigle, pas un mot devenu creux, inodore et impalpable à force d’avoir été délavé par la langue du politiquement correct, un mot vif et volontariste, un mot d’université d’Arts, Langues, Lettres, Sciences Humaines et Sociales, qui remet l’humain, sa musique, sa cadence, ses valeurs, au cÅ“ur du projet politique.

 

 

La recherche doit être pleinement reconnue comme un métier et non pas seulement comme une sorte de hobby. 

Malgré un affichage en faveur de la recherche, nous percevons une très grande ironie à l’égard de celle-ci, assimilée trop souvent à un plaisir personnel du chercheur, à un loisir et un luxe : ce discours qui dévalorise les activités de recherche en Arts, Langues, Lettres, Sciences Humaines et Sociales n’est bien entendu pas le fait de notre établissement en particulier, il s’inscrit dans un discours de la société, discours généralement anti-intellectualiste mais il n’est en rien freiné par le discours de notre établissement qui relaye, à son corps défendant parfois, une idéologie selon laquelle seuls les « administratifs Â» (et le terme désigne tout aussi bien les enseignants-chercheurs en charge de responsabilités administratives que les BIATSS) font « tourner la machine Â». La tyrannie intériorisée d’une logique purement comptable oblitère ainsi la réalité de nos missions profondes, l’enseignement et plus encore la recherche car pour peu que les cours soient assurés, que les examens aient lieu et que les étudiants ne soient pas dans la rue, la « machine tourne Â» apparemment. Mais notre rôle « d’université Â»,  un lieu de fabrique de savoir et pas seulement de transmission, un rôle de « passeur Â», un rôle de recul critique aussi, doit être préservé : « sauvons la recherche Â» ne doit pas rester un slogan associatif mais doit être pris en compte dans les politiques de recherche des établissements universitaires.

 

De la même façon, donc, que nous affirmons la priorité de la formation et tout particulièrement de la formation par la recherche, celle, indissociable, de la recherche doit être réaffirmée : dans les faits et pas seulement dans le discours ou plus exactement pas seulement dans l’affichage. La communication à des colloques et leur organisation, l’animation de séminaires scientifiques, la participation à la vie des équipes et des projets de recherche qui y sont menés ne constituent pas des éléments secondaires du travail et de la mission de l’enseignant-chercheur. Aussi, l’organisation du calendrier universitaire, des services et activités pédagogiques et administratives doit-elle être conçue pour faciliter les temps de recherche individuels et collectifs. La recherche doit être remise au cÅ“ur du dispositif universitaire et ne doit pas être une activité marginale qui se glisse, comme elle peut, dans les interstices vacants entre les enseignements et les tâches administratives.

 

Tout se tient dans la stratégie d’affirmation d’une politique de la recherche : la visibilité et spécificité de la recherche en Arts, Langues, Lettres, Sciences Humaines et Sociales va de pair avec la reconsidération du temps et d’un espace de la recherche dans notre établissement. Il doit exister une politique recherche de l’Université dans son ensemble de manière à rendre l’établissement visible à l’extérieur mais cette politique de recherche doit s’appuyer sur les équipes et remettre au centre de la recherche les chercheurs que nous sommes. Il s’agit donc, pour nous, d’établir une stratégie de politique scientifique qui parte des chercheurs et des équipes, ceux-ci doivent être au cÅ“ur de la recherche de l’établissement.

 

D’abord, il convient de souligner les atouts actuels de la Recherche dans notre établissement :

 

- l’École doctorale : poursuivre et intensifier ses missions, notamment dans l’articulation entre recherche et formation et la liaison entre le niveau master et doctorat pour lesquelles son expertise est précieuse.

- le Bureau pour les appels à projets (pôle ingénierie de projets de recherche et valorisation) ANR, Région, Union Européenne, Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), etc., qu’il convient néanmoins d’élargir aux candidats à l’IUF, de même qu’il convient d’identifier du personnel habilité à rédiger en anglais (une seule personne actuellement alors que la demande pour les projets en est presque systématique).

- Le dispositif de veille sur les appels à projet doit être renforcé, notamment par un partenariat accru entre les équipes d’accueil et les UMR qui bénéficient du travail de la délégation régionale du CNRS.

 

Mais, comme nous l’avons dit pour le volet formation par la recherche : il est impératif de rester extrêmement vigilants sur les ATER et contrats doctoraux, sur leur nombre, leur répartition, leur statut. Nous refusons que le nombre des ATER et contrats soient une variable d’ajustement budgétaire alors que c’est là que réside l’avenir et la survie de notre métier. Comme nous refusons, si jamais la mesure venait à nouveau à être proposée, que soient exclus du dispositif des ATER « Montants Â» des catégories prédéterminées comme les anciens normaliens. Ce n’est pas équitable et c’est contre-productif pour l’attractivité de notre établissement qui risquerait alors de devenir un repoussoir pour « l’excellence Â». 

 

 

Alors, quelle stratégie politique pour  la  recherche à Bordeaux Montaigne ?

 

 

1. Partir des chercheurs et des équipes

 

- Faire confiance aux équipes et aux chercheurs qui les composent : c’est l’excellence de nos chercheurs et de nos équipes qui fonde la richesse de notre recherche, pas l’artificialité convenue d’axes. Les événements qui participent à la visibilité de notre politique scientifique comme les axes ou la Nuit des idées ne peuvent se faire, comme c’est le cas aujourd’hui, sans consultation en amont des équipes. 

- Veiller à maintenir (ou augmenter mais nous ne faisons pas de promesses de campagne qui n’engageraient que ceux qui y croient) la dotation des équipes : la part de la dotation des équipes dans le budget recherche doit être de loin la première, devant la part de la politique scientifique de l’établissement. Car la politique scientifique s’appuie sur les équipes qu’il convient donc de revaloriser.

- Veiller à favoriser la sérénité entre les unités de recherche par la communication entre les équipes, l’établissement de règles communes, l’anticipation des événements récurrents (postes, adossements et comités etc.).

- Valoriser mieux les équipes et les chercheurs : être attentifs aux conditions matérielles des équipes et des chercheurs, bureaux pour les équipes, lieux de visibilité de celles-ci (future Maison de la recherche, Maison des Sud, MSHA, Maison de l’Archéologie etc.), décharges pour les directeurs/trices et directeurs/trices-adjoint(e)s. Mais il convient aussi de valoriser les travaux des équipes et des chercheurs : établir une meilleure communication (voir Volet communication) en articulant mieux les différentes « lettres Â» et sites (École doctorale, établissement, MSHA etc.) de l’établissement et aussi des établissements extérieurs ou partenaires (UB, CNRS, IDEX). Organiser une rencontre régulière (mensuelle, bimensuelle) autour d’un livre récemment publié par un collègue, dans la tranche horaire 18-20h par exemple et en Salle des Actes pour être au cÅ“ur de l’établissement et aussi pour plus de solennité. Sans concurrence avec Mollat ou la Machine à Lire (on ne vendrait pas de livre, ou bien on les sollicite).

- Nous ne contestons pas a priori le nouveau modèle de répartition de la dotation des équipes : mais des aménagements, dans le sens du dynamisme des équipes, pourront être étudiés, surtout même si les critères retenus ont été largement discutés et ne paraissent pas injustes, la violence de certains résultats doit être prise en compte.

- Une réflexion doit également être menée au sein de la future Commission Recherche et en liaison étroite avec les équipes de recherche et de formation, sur les adossements des postes aux équipes : non pas pour remettre en cause l’existant mais pour que des règles communes aux différentes disciplines, composantes et équipes soient fixées, en amont, avant que n’interviennent les profilages des postes. Les pratiques actuellement divergentes d’une composante, UFR, département, section, à l’autre : le profil recherche est d’une importance capitale et derrière un poste il y a souvent aussi une structuration d’équipe à prendre en compte. Cette question doit impérativement être traitée à l’aide de règles fixées à l’avance dans une réunion spécifique chaque année des directeurs d’unités de recherche.

 

 

2. Repenser la politique scientifique de l’établissement 

 

- Préserver dans la PSE le soutien aux programmes blancs, essentiel pour les nouveaux chercheurs, les actions innovantes ou ponctuelles qui ne peuvent trouver place dans les programmes des équipes.

- Mais repenser les axes : il ne faut pas partir du plus petit dénominateur commun entre plusieurs champs de recherche, ce qui engendre forcément des axes thématiques plus ou moins superficiels. Si la pluridisciplinarité est essentielle, elle n’est pas constituée à partir d’une topique commune reposant sur des mots consensuels (nature, corps, écrire etc.). Il faut là encore partir des équipes : les solliciter et écouter leurs propositions, définir des axes en coordination avec les équipes. Remplacer les Transverses qui n’attirent ni collègues, ni étudiants, ni extérieurs par des Rencontres Montaigne événement régulier en direction de la société, affichant clairement sa vocation vulgarisatrice (et ce n’est pas un gros mot) et non super-colloque qui vient de fait se surimposer à une offre scientifique déjà très développée et mieux ciblée.

 

 

3. Valoriser notre visibilité dans la société

 

- Les Rencontres Montaigne : nous devons convaincre à l’extérieur de nos disciplines (et donc diffuser, expliquer, faire connaître) qu’il existe une recherche en Arts, Langues, Lettres, Sciences Humaines et Sociales. Nous sommes insérés dans la société et devons y prendre mieux notre entière place. Pour cela, nous voulons organiser un événement récurrent et régulier, tous les deux mois par exemple, où l’Université Bordeaux Montaigne, enseignants-chercheurs et étudiants, présente sa recherche à l’extérieur. La méthode sera de faire travailler ensemble les équipes de recherche et les étudiants de master qui interviendront pour certains avec les enseignants et pas seulement en public captif et la cible des rencontres sera le public large. Un accord sera passé à cet effet avec une institution culturelle locale, dont la médiation et le contact avec le public large est le métier, le Musée d’Aquitaine par exemple.

- Institutionnaliser notre lien avec l’extérieur : pour dynamiser les efforts bénévoles et ponctuels, et aussi les renforcer en leur donnant une plus grande légitimité et autorité, il faut institutionnaliser les initiatives en direction du mécénat ou de la taxe d'apprentissage. Il ne s’agit pas de vendre notre âme au diable : l’exemple des bourses allouées par un mécène à l’équipe SPH, sans aucune contrepartie ni aucun regard sur le contenu des recherches des doctorants sélectionnés par l’équipe elle-même prouve que c’est une voie qu’il faut encourager. Car, à la différence même des grands projets que nous sommes incités à monter, il n’y a pas là d’injonction sur les contenus ou les modalités, nous pouvons décider du cadre et du contenu, nous réapproprier nos objets de recherche. Pour cela, nous nommerons un Vice-Président délégué aux financements extérieurs qui, en liaison étroite avec l’agence comptable, aura pour mission de nous faire connaître et de susciter des financements extérieurs.

 

4. Renforcer le rôle de la recherche dans les formations (voir également le volet Formation par la recherche).

- Promouvoir, au sein des équipes, l’implication des étudiants de master et de doctorat dans l’organisation et la participation aux événements scientifiques (colloques, séminaires, présentations d’ouvrages). Comme cela existe dans plusieurs départements et équipes, faciliter, encourager et valoriser (par exemple par des modalités d’évaluation adaptées) la participation des étudiants de master aux séminaires scientifiques des équipes et à leur animation.

- Promouvoir la participation des étudiants de master et de doctorat aux actions de valorisation de la recherche : thèse en 180 secondes, concours de posters scientifiques etc.

5. Donner du temps et de l’espace à la recherche (voir également le volet Gouvernance)

D’abord un rappel de propositions déjà faites dans le cadre de la Gouvernance :

- l’allégement des tâches administratives, l’anticipation des événements récurrents (campagne des postes, ATER, constitution des comités de sélection).

- les aménagements du calendrier de l’année et la meilleure anticipation du calendrier des examens pour permettre de libérer quelques semaines.

- des demandes régulées de semestrialisation : pour les contrats doctoraux, les ATER mais aussi les enseignants-chercheurs. Une proposition en collaboration avec les équipes de formation et de recherche sera faite pour permettre, de façon équitable et réglée, aux enseignants-chercheurs de bénéficier d’une semestrialisation de temps à autre, s’ils le souhaitent pour consacrer plus de temps à la recherche, écrire un livre ou partir en mission à l’étranger.

 

Et d’autres propositions :

 

- Établir un calendrier recherche (colloques, séminaires, réunions d’équipes etc.) en concertation avec les services de la recherche, le VP de la Commission Recherche et l’École doctorale.

- Communiquer ce calendrier aux différentes équipes, aux doctorants et aux étudiants de master.

- Réviser l’annuaire pour la recherche : pour être utile, il doit comporter un moteur de recherche efficace permettant de mettre en relation les chercheurs sur des thématiques ou champs proches, de cibler les appels à projet.

- Faire de la Maison de la Recherche un lieu d’échange et de convivialité, un lieu d’accueil pour les professeurs invités, un lieu d’exposition des travaux de recherche.

- Renforcer la coordination entre le service des RI, l’École doctorale et la service de la Recherche pour privilégier les mobilités étudiantes et enseignantes en lien avec la recherche.

- Faciliter l’accueil des professeurs invités et des chercheurs associés en leur donnant accès aux services indispensables pour la recherche (outils informatiques, accès aux bibliothèques et aux bouquets de revues etc.).

- Promouvoir l’expertise des enseignants-chercheurs à la retraite : leur garder une place dans l’établissement par le biais d’une adresse  électronique, d’une représentation dans le conseil des équipes etc.

 

 

 

 

bottom of page