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Débat du 4 février 2016 : introduction


Introduction de la liste TemPo par Aurélia Gaillard


Chers toutes et tous,


La question qui nous rassemble doit être posée en termes politiques car nous sommes là pour débattre de la voie politique à prendre pour le renouvellement des conseils électifs et de l’équipe politique de notre université.


Quelle université voulons-nous à la fin du mandat, quelle action politique souhaitons nous mener pour construire cette vision de l’université de 2020?


Pour comprendre la situation, largement désenchantée, dans laquelle nous sommes et pour nous projeter à l’horizon 2020, il faut revenir à la loi LRU (Liberté et responsabilités des universités, ou loi Pécresse) de juillet 2007 : nous y étions très majoritairement hostiles mais il a fallu l’appliquer. La loi, réactualisée par la loi ESR (Enseignement Supérieur et Recherche, ou loi Fioraso) en 2013, constitue une contrainte financière et aussi institutionnelle notamment dans le mode de gouvernance. Mais il y a plusieurs manières de l’appliquer. Zélée ou résistante : suivre une logique d’abord gestionnaire à l’université, c’est une manière zélée de l’appliquer où l’on oublie l’opposition préalable qui avait été la nôtre. Je ferai tout à l’heure une proposition concrète pour la gouvernance qui est au contraire une manière d’y résister.


D’une façon générale, penser les fins en fonction des moyens, placer la contrainte financière et administrative en amont de toute réflexion sur les objectifs que nous voulons nous fixer, ce n’est pas faire de la politique .

La liberté politique n’est pas la liberté de choisir entre les termes d’une alternative mais de faire advenir quelque chose de nouveau. Toute action politique suppose de s’appuyer sur une réalité mais dans le but sinon de la transformer, du moins de l’ajuster et de lui donner une forme, un sens.

Et c’est ce qui nous manque et ce que nous défendons dans notre projet et dans notre stratégie politiques : redonner un sens ou plus de sens, aux missions de service public qui sont les nôtres et auxquelles nous sommes attachés, et pour cela il faut commencer par redonner une ligne politique, une vision structurante, prospective et un discours – avant même des moyens.

Je ne dis pas que nous n’avons pas besoin d’argent, nous en avons cruellement besoin et nous devons nous battre pour en obtenir plus et pas seulement de l’État, je pense bien sûr outre nos ressources propres à développer, à tous les financements extérieurs possibles, mais je dis que nous avons déjà, d’abord, cruellement besoin d’un discours, d’une langue commune (qui ne soit pas une novlangue jargonnante) pour nous dire, nous retrouver et nous rendre visibles.


Quelle est donc l’université que nous voulons laisser à la fin du mandat si nous sommes élus ?


  • D’abord une université recentrée sur ses missions premières : formation et recherche, recherche et formation, formation par la recherche.

  • Ensuite un établissement véritablement universitaire, pas un lycée bis, pas une école de langues – ce n’est pas du mépris pour ce type d’établissements, au contraire, chaque type d’établissement doit assurer ses missions propres mais ce ne sont pas les nôtres. Nous sommes et devons être un établissement universitaire, donc, au double ou triple sens du terme : un lieu de savoir qui rayonne d’abord par son niveau de connaissances et de compétences, mais aussi un lieu d’accueil de tous les publics étudiants, qui remplit son rôle d’élévateur social de plus en plus malmené, enfin un lieu qui a vocation à l’universalité, aux valeurs humaines, aux valeurs des Lumières (je suis littéraire et 18èmiste, on ne se refait pas), tolérance, distance critique, une communauté qui prend part et position dans les débats d’actualité, car nous avons un rôle à y jouer. Là aussi, tout à l’heure, pour la recherche, nous ferons une proposition concrète.

  • Et encore : un établissement qui a une identité propre sur le site, à l’échelle nationale et même internationale : Bordeaux Montaigne, une université d’Arts, Langues, Lettres, Sciences humaines et sociales, moderne, connectée et à échelle humaine. Un « esprit » Montaigne, qui n’appartient pas à une liste, à un projet plutôt qu’à un autre et c’est pourquoi nous avons veillé à TemPo à ne pas nous approprier le nom de Montaigne ni à mettre sur notre blog des photos de bâtiments de l’université, car l’université n’appartient pas à une fraction de l’université, elle n’appartient à personne, elle appartient à tout le monde. Et c’est cette image d’une université ouverte sur la Cité et le monde, plurilingue, dynamique, culturelle et qui développe l’esprit critique que nous aimerions laisser.

  • Enfin, un lieu démocratique : dans les pratiques réelles et pas dans l’incantation oratoire seulement, on ne peut pas se contenter des mots de la transparence alors que les dysfonctionnements de tous ordres (précipitation, extrême hiérarchisation du circuit d’information et de la prise de décision) et les contournements (humains trop humains) se sont multipliés ces dernières années. Un exemple tout récent parmi d’autres : dans un premier temps, la réunion de constitution du comité de sélection du poste du DEFLE a convoqué 9 personnes seulement sur la cinquantaine concernée et sans le seul professeur en Lettres sur le profil concerné (francophonie). Il a fallu l’émoi et la mobilisation des collègues pour qu’une seconde réunion ait lieu, dans les règles cette fois.

Ce que nous voulons pour la fin du mandat :

  • Une université avec une identité forte et visible, en arts, langues, lettres, sciences humaines et sociale.

  • Une université où il ne faut pas se battre pour défendre le bienfondé des formations.

  • Une université où on n’est pas culpabilisé parce que l’on fait de la recherche et que l’on n’a pas le temps ni la priorité tout le temps d’être disponible pour les tâches administratives.

  • Une université fière au contraire de ses chercheurs et qui les valorise.

  • Une communauté où l’on ait le droit et même le devoir de ne pas être d’accord sur tout tout le temps, et même sur rien si l’on veut, une université d’idées et de débat et pas seulement de chiffres et de lettres de cadrage.


Quels moyens pour y parvenir ? De deux sortes :


  • repolitiser la gouvernance

  • reprendre le contrôle du temps de travail


C’est sur ces convictions et avec cette volonté que nous nous sommes rassemblés autour de ce projet fédérateur incarné par ce nom « TemPo » : comme temps et politique, faire advenir le temps du politique. Et c’est ce que nous déclinerons dans chacun des volets.


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